© Ousmane Lambat.
Originaire de l'île de La Réunion, Ousmane Lambat est venu à la photographie sur le tard. Lors d'un voyage en Asie, il s'arrête au Cachemire et y trouve son sujet d'étude : le soufisme indien. Ses photographies en noir et blanc illustrent sa quête spirituelle mais aussi une recherche documentaire sur cette philosophie si méconnue. A l’occasion de l'exposition parisienne des photographies d'Ousmane Lambat, Saphirnews a pu lui poser quelques questions.
Saphirnews : Comment avez-vous choisi votre sujet photographique ?
Ousmane Lambat : Depuis mes cours de photographies au Noorwood College de Londres, je recherchais un sujet photographique. J'ai commencé un voyage en Asie du Sud et, en arrivant au Cachemire, j'ai senti qu'il y avait quelque chose à faire. Je ne voulais pas de simples photos de voyage mais je souhaitais véritablement expérimenter mon sujet.
Arrivé pour la première fois à Srinagar en 2000, j'ai passé trois mois avec des maîtres soufis et cela a été pour moi une véritable découverte. Je me suis donc mis à étudier l'islam soufi. Grâce à mes contacts, j'ai pu revenir plusieurs années de suite, mais, à chaque fois, je devais retourner à Londres travailler comme serveur pour me refinancer.
Arrivé pour la première fois à Srinagar en 2000, j'ai passé trois mois avec des maîtres soufis et cela a été pour moi une véritable découverte. Je me suis donc mis à étudier l'islam soufi. Grâce à mes contacts, j'ai pu revenir plusieurs années de suite, mais, à chaque fois, je devais retourner à Londres travailler comme serveur pour me refinancer.
Quelles sont les techniques photographiques que vous utilisez sur le terrain ?
O. L : Au départ, une histoire d'amitié est née entre un maître soufi et moi, il m'a ainsi ouvert des portes. J'ai pu observer la pratique du soufisme et participer aux moments importants comme la célébration des saints ou la distribution de viande de mouton aux pauvres.
Au début, je n'utilisais pas du tout mon appareil photo. Mais dès que je me suis senti à l'aise, je l'ai pris. Je travaille en argentique et en noir et blanc, selon des techniques que j'ai apprises en cours. J'aurais pu travailler en couleurs car le Cachemire est un pays très coloré mais je maîtrise mieux le noir et blanc et je trouvais que les photos ressortaient mieux. Dans les photos de foules par exemple, j'ai aussi des exemplaires couleurs mais cela ne rend pas pareil car les yeux sont attirés par toutes ces couleurs et on passe à côté des formes et des sentiments.
Au début, je n'utilisais pas du tout mon appareil photo. Mais dès que je me suis senti à l'aise, je l'ai pris. Je travaille en argentique et en noir et blanc, selon des techniques que j'ai apprises en cours. J'aurais pu travailler en couleurs car le Cachemire est un pays très coloré mais je maîtrise mieux le noir et blanc et je trouvais que les photos ressortaient mieux. Dans les photos de foules par exemple, j'ai aussi des exemplaires couleurs mais cela ne rend pas pareil car les yeux sont attirés par toutes ces couleurs et on passe à côté des formes et des sentiments.
Quel message avez-vous voulu faire passer ?
O. L : Je voulais montrer qu'il existe différentes perspectives de pensée. Dans le soufisme, on apprend à voir un problème sous tous ses aspects et il y a un devoir de recherche. Le soufisme est un courant très tolérant, qui rejette complètement le wahhabisme saoudien par exemple. Cela m'a ouvert des portes pour la compréhension de la conscience et cela m'a aussi ouvert un cheminement spirituel. C'était une découverte pour moi aussi, car l'islam pratiqué à La Réunion est fondé sur l'orthodoxie.
D'ailleurs, la première fois que j'ai exposé à La Réunion, je me suis aperçu que les gens n'avaient pas de connaissances sur l'histoire de leur propre religion (la religion musulmane, ndlr).
D'ailleurs, la première fois que j'ai exposé à La Réunion, je me suis aperçu que les gens n'avaient pas de connaissances sur l'histoire de leur propre religion (la religion musulmane, ndlr).
Avez-vous d'autres expositions prévues pour vos photos ?
O. L : Je suis en discussion avec des galeries de Lille et de Toulouse mais aussi en Angleterre. Mon but serait de traduire ce projet en anglais, car c'est un concept qui plaît aux Anglo-Saxons. Il parle aux personnes en recherche d'une autre forme de connaissance, d'une autre forme de pensée en harmonie avec la Nature.
* L'Unité, d'Ousmane Lambat, Editions Bachari, 2011, 166 p., 18 €.
Exposition d'Ousmane Lambat « L'Unité : au cœur du soufisme indien », du 25 février au 23 mars 2012 : Centre culturel Pouya - 48 bis, quai de Jemmapes - 75010 Paris
* L'Unité, d'Ousmane Lambat, Editions Bachari, 2011, 166 p., 18 €.
Exposition d'Ousmane Lambat « L'Unité : au cœur du soufisme indien », du 25 février au 23 mars 2012 : Centre culturel Pouya - 48 bis, quai de Jemmapes - 75010 Paris